Smartphones
Test du Galaxy A51 : Samsung transforme l’essai !
Mi-décembre 2019, Samsung dévoilait discrètement ses Galaxy A51 et A71, deux modèles milieu de gamme. Bousculé par les constructeurs chinois sur ce segment, le coréen parvient-il à convaincre ? Nous avons testé le plus petit des deux.
Leader du marché des smartphones, Samsung subit depuis quelques années les assauts des concurrents chinois. S’il a su conserver son aura sur le segment haut de gamme, le constructeur s’est laissé surprendre par l’arrivée de nouveaux acteurs (Xiaomi, Honor, Oppo, etc.) sur le milieu de gamme.
En 2019, face à la multiplication des modèles, le coréen a revu la nomenclature de son catalogue, source de crises de migraines, en supprimant les Galaxy J. Désormais, la grande famille Samsung se compose de Galaxy A (entrée et milieu de gamme), Galaxy S (haut de gamme) et Galaxy Note (haut de gamme stylé). Après un retour en force en 2019 avec six Galaxy A très réussis, Samsung doit donc confirmer en 2020. Les A51 (379 euros) et A71 (479 euros) succèdent respectivement aux A50 et A70. Nous avons utilisé le A51 pendant quelques jours. Essai transformé ?
Design et écran
C’est non sans une certaine émotion que nous avons découvert le Galaxy A51 lors de l’évènement de présentation. Posé sur une table blanche, il nous a immédiatement tapé dans l’oeil. Bien que recouvert d’une coque en plastique (imitation verre), il reste résolument élégant. Mention spéciale au modèle bleu/vert, particulièrement séduisant. Samsung cède à la tendance des effets lumineux, baptisés « prismatiques » par les équipes marketing. Ornée de figures géométriques, la coque change de couleur en fonction de l’environnement et des rayons du soleil. On connaît déjà (Honor, Xiaomi), mais cela fait toujours son petit effet.
Malgré l’intégration d’un écran plus grand (6,5 pouces) que celui de son prédécesseur (6,4 pouces), le A51 conserve un format compact. Légèrement moins large (73,6 mm), le nouveau modèle prend un peu d’épaisseur (7,9 mm) et de poids (172 g). En main, les sensations demeurent identiques : le A51 est un smartphone très agréable à manipuler.
Pour conserver son format compact, l’équipe de design a épluché le catalogue d’écrans du constructeur. Bonne nouvelle, depuis l’année dernière Samsung propose des dalles poinçonnées. Au revoir encoche, bonjour poinçon ! De face, le A51 arbore un minuscule oeil de cyclope que l’on oublie très vite.
L’intégration exemplaire de la dalle Super AMOLED (Full HD+) témoigne du savoir-faire du coréen : bordures, front, menton, rien (ou presque) ne dépasse. Doit-on encore préciser que la qualité d’affichage est exemplaire ? Allons-y, cela ne peut pas faire de mal. D’autant que One UI autorise la bascule entre un mode naturel (le meilleur selon nous) et vif (légère saturation des couleurs) et permet d’ajuster bon nombre de paramètres.
Samsung positionne le lecteur d’empreintes sous l’écran (nous y reviendrons), intègre un slot microSD et (surtout) conserve un jack 3,5 mm. Oh happy day ! Enfin, la présence de quatre capteurs photo nous laissait craindre le pire. Samsung nous rabat le caquet en intégrant parfaitement son module. Un sans faute.
Performances et interface
Vous espériez découvrir un processeur haut de gamme sur la fiche technique du Galaxy A51 ? Au risque de vous décevoir, Samsung ne mange pas de ce pain-là. Le coréen laisse ses rivaux chinois jouer à « kikalaplugrosse » et préfère concocter une recette « fait maison ». Au menu : un processeur Exynos 9611 milieu de gamme, 4 Go de RAM et 128 Go de stockage (extensible jusqu’à 512 Go via microSD). Si vous avez bon appétit, vous resterez sans doute sur votre faim.
Contrairement à certains de ses concurrents, le A51 ne se transformera pas en console portable. La plupart des jeux gourmands en ressources tourneront en haute définition sans trop souffrir de ralentissements. Néanmoins, l’expérience reste moins fluide et moins agréable qu’avec des modèles mieux équipés. L’incompatibilité avec Fortnite lui vaudra une élimination au premier tour par les fans de la licence.
Qu’à cela ne tienne. Le Galaxy A51 n’a pas vocation à attirer les gamers. Samsung souhaite toucher un large public, jeune ou moins jeune, technophile ou non. En ce sens, le A51 répond parfaitement aux attentes. Les choix matériels de Samsung permettent d’assurer une expérience fluide et agréable tout en contenant les coûts, donc le prix.
One UI 2.0 : quel régal !
Doit-on rappeler l’importance du logiciel dans l’utilisation d’un smartphone (coucou iOS) ? Après avoir (lourdement) insisté avec Touchwiz, Samsung a opéré une refonte complète de son interface. Avec One UI, le constructeur passe de l’ombre à la lumière : plus léger, plus complet, plus intuitif, plus ergonomique, One UI est parvenu à s’imposer comme une référence de l’univers Android.
Samsung profite de l’arrivée d’Android Q pour mettre à jour son logiciel déjà très abouti (comment ça on se répète ?). One UI 2.0 ne marque pas une évolution majeure, mais ses petites nouveautés rendent l’utilisation encore plus agréable. Parmi les plus appréciables, nous mentionnerons la possibilité d’opter pour deux types de navigation par gestes : celle de Samsung (trois lignes en bas de l’écran) ou celle de Google (gestes depuis le bas et les côtés).
Samsung ajuste les menus des paramètres et fait la part belle à la gestion des notifications (vérification des autorisations), grande nouveauté d’Android 10. Le constructeur adopte au passage les fonctions de déconnexion permettant de bloquer temporairement les notifications pour se concentrer sur son travail. Anecdotique pour certains, indispensable pour les plus accros.
Lecteur d’empreintes : la déception
Comme son prédécesseur, le A51 embarque un lecteur d’empreintes sous l’écran. La dalle recouvre ainsi une plus grande surface dans un format toujours compact, vous connaissez la chanson. Néanmoins, ce choix présente des défis techniques que Samsung n’a pas réussi à relever. En intégrant un lecteur optique (et non ultrasonique), le constructeur mise sur un temps de réponse plus court quitte à faire quelques concessions sur la sécurité.
Malheureusement, le Galaxy A51 ne propose ni l’un ni l’autre. Dès la configuration, la reconnaissance de l’empreinte se révèle laborieuse. Nous nous y sommes repris plusieurs fois durant de longues minutes pour enregistrer une seule empreinte. Las, nous nous sommes contentés de cette unique reconnaissance biométrique… pour finalement l’abandonner, la faute à un temps de pause bien trop long (plusieurs secondes) et une exigence de positionnement agaçante. Pourtant de nature patiente, votre humble serviteur a survécu une journée avant de configurer la reconnaissance faciale, plus réactive, mais moins fiable. Dommage.
Autonomie
Historiquement, la gamme Galaxy A se distingue par une excellente autonomie (Galaxy A5, si tu nous regardes). Le A51 s’impose-t-il comme un digne héritier ? Pas vraiment. Bien que généreuse, sa batterie de 4000 mAh ne lui permet pas d’égaler les excellentes performances de ses aïeux. Pour une utilisation polyvalente (vidéo, musique, réseaux sociaux, navigation web, GPS, photo, jeu etc.), le Galaxy A51 s’essouffle après une journée et demie. Il reste donc bon sans toutefois se frotter aux références du marché.
Samsung compense cette légère baisse d’autonomie en fournissant un chargeur rapide de 15 W. Comptez 1h de recharge pour récupérer une journée d’autonomie et 1h30 pour une recharge complète. Relativement peu coûteuse, la recharge sans fil demeure (malheureusement) absente. N’y voyez pas là une quelconque avarice de la part de Samsung. Le constructeur réserve simplement cette fonction à ses modèles haut de gamme.
Appareil photo
Plus on est de fous, plus on rit. À l’instar de ses concurrents, Samsung multiplie le nombre de capteurs photo. Le Galaxy A51 voit le monde en quadruple pour plus de polyvalence. Demandez le programme :
- un grand-angle : 26 mm f/2,0 ; capteur de 48 MP 1/2’’ (photosites 0,8 µm) ; PDAF
- un ultra grand-angle (123°) : 13 mm f/2,2 : capteur de 12 MP
- un macro : 40 mm, f/2,4 ; capteur de 5 MP
- un objectif chargé de la profondeur de champ : f/2,2 ; capteur de 5 MP 1/5’’ (photosites 1,12 µm)
Grand-angle et ultra grand-angle
Avec cette armada de capteurs, le Galaxy A51 se montre redoutablement efficace. Dans de bonnes conditions de lumière, la qualité des photos n’étonnera personne. Le piqué et les contrastes se révèlent très bons. Vous pourrez même vous risquer à l’impression et l’encadrement de certains de vos plus beaux clichés : effet garanti devant les amis. Néanmoins, les ingénieurs continuent d’apposer ce que nous avons baptisé la « Samsung Touch ». Entre spectaculaire et réalisme, le coréen a tranché : ses smartphones flattent la rétine, bien aidés par les écrans AMOLED. Rendons à César ce qui appartient à César : les ingénieurs ont bien estompé ces couleurs chatoyantes pour trouver un juste milieu.
On ne peut pas en dire autant de l’ultra grand-angle qui compense la perte de détails par des couleurs plus vives. La différence saute aux yeux. Peut-on en vouloir au constructeur ? Absolument pas. Samsung maîtrise bien l’ultra grand-angle. Il parvient à minimiser la distorsion sur les bords de l’image et conserve un niveau de détails acceptable. Ce capteur si tendance assure donc ici l’essentiel et saura stimuler votre âme créative.
Basse lumière et portrait
Vous ne serez pas surpris d’apprendre que le Galaxy A51 montre ses limites en basse lumière. Pixel 3a mis à part, c’est le lot de tout smartphone à moins de 500 euros. Le bruit compense la perte de détails et les sources de lumière sont surexposées, mais cela reste acceptable.
Comme tout nouveau smartphone digne de ce nom, le Galaxy A51 intègre un mode portrait combinant l’objectif principal et celui gérant la profondeur de champ. Sans atteindre le niveau de précision d’un modèle haut de gamme (logique), le A51 s’en tire plutôt bien avec des contours précis et un bokeh moins agressif que chez les concurrents.
Le nouveau mode macro
Si vous êtes attentifs, vous aurez donc aperçu plus haut la mention d’un objectif macro. Déjà testé chez Honor ou Xiaomi (pour ne citer qu’eux), ce capteur autorise une mise au point à une distance de 3 à 5 cm du sujet. En ajoutant cette fonction, Samsung étend donc la palette créative de son modèle milieu de gamme.
Définitivement polyvalent, le A51 vous permet donc de shooter le monde qui vous entoure dans les moindres détails. Si vous découvrez ce mode, armez-vous de patience pour vos premiers clichés. Trouver la bonne distance peut se révéler laborieux, mais vos efforts seront récompensés.
Nous vous conseillons d’éviter les sujets/objets en mouvement (le combo fleur et vent fait des ravages) au risque de vous arracher les cheveux. Une fois cette précaution prise, vous devriez beaucoup vous amuser, voire développer une certaine addiction.
Selfies réussis
Derrière le minuscule poinçon de l’écran se cache un capteur de 32 mégapixels (1/2,8″, photosites de 0,8 µm, objectif 26 mm, f/2,2). Le bon niveau de détails et l’équilibre des couleurs vous permettront de publier vos plus beaux selfies sur les réseaux sociaux (ne dites pas que vous ne le faites pas, on vous a vus). Vous pourrez même vous laisser aller à un petit autoportrait efficace (traitement numérique), histoire d’affoler votre compteur de likes sur Instagram. Tout ceci n’est valable que dans des conditions de lumière correctes.
Enfin, notons que le Galaxy A51 peut filmer en 4K à 30 im/s, en Full HD à 30, 60 ou 120 im/s. La stabilisation logicielle se montre suffisamment efficace pour immortaliser quelques souvenirs. Pas de quoi se la jouer Spielberg non plus.
Mon avis
Après un excellent Galaxy A50, Samsung transforme l’essai avec le A51. Nous ne trouvons pas vraiment de défaut majeur à ce modèle commercialisé à 379 euros. Très équilibré, il répondra aux besoins de la plupart des utilisateurs. Les plus tatillons lui reprocheront l’absence de recharge sans fil ou un processeur un peu léger face à la concurrence. Mouais. En réalité, le lecteur d’empreintes (inutilisable au quotidien) reste la seule tache d’encre sur cette excellente copie.